Marché de l’art

Un peu d’argent dans ce monde de brutes

Antiquités ou brocante ?

« Au fond, quelle est la différence entre une antiquité et un objet de brocante ? » La question m’est posée régulièrement. Et autant il est parfaitement légitime de se la poser, autant je reconnais qu’il est malaisé d’y répondre.

C’est pourquoi, avant de se demander ce qui différencie brocante et antiquités, il faudrait à mon sens se demander ce qui les rapproche. Quel est finalement leur dénominateur commun ? Qu’est-ce qui fait que, en un même lieu, sur la même table de dissection par exemple, puissent se rencontrer une machine à coudre Singer, un parapluie James Smith & Sons et un dessin à la pierre noire du Guerchin ? La seule chose qu’on puisse affirmer, en guise de réponse, c’est que dans un cas comme dans l’autre, on a affaire à des objets de seconde main. En effet, la tasse à café Guy Degrenne vieille de cinq ans vendue dans un vide-grenier a ceci de commun avec une verrière de Vincennes qu’aucune de ces pièces de porcelaine ne sort directement de l’endroit où elle a été fabriquée et vendue à l’origine. Elles ont déjà été utilisées (ou, pour la tasse, jamais, comme beaucoup de cadeaux de mariage, peu importe) et à ce titre, il s’agit d’un bien d’occasion, ou, comme on disait joliment au XVIIIe siècle, de hasard.

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Et in Artdecadia ego

« Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. » La Rochefoucauld.

« Le monde de l’art est très superficiel et très étroit, et il est vraiment facile d’atteindre son sommet. » Damien Hirst

Damien Hirst, en tête à tête avec son œuvre, For the Love of God, 2007.

Damien Hirst, tu connais I presume ? Il y a un petit moment que j’avais envie de te parler de lui. « Comment ? Un billet consacré à l’art contemporain sur ce blog réac et passéiste ? Quel est votre cursus d’abord ? »[1] Bon, tu restes courtois, sinon, je te préviens, j’écris un truc sur Jeff Koons. Non mais.

D’accord, je ne me considère pas, en effet, comme un connaisseur en matière d’art contemporain. Loin s’en faut. Je ne m’en glorifie pas, mais n’en éprouve pas grands complexes non plus, les arts anciens m’accaparant déjà passablement. Toutefois, le fait est que la première fois que j’ai vu la reproduction de For the Love of God, j’ai éprouvé des difficultés à définir ce que je ressentais vraiment. Un curieux mélange de répulsion mêlé d’intérêt et d’agacement. Et très vite, je me suis rendu compte que cette œuvre suscitait en moi tout un tas de questions et de réflexions. Or comme je me sens de nature partageuse en ce moment, j’ai décidé de t’en faire part. Dans un long, très long billet. Cache ta joie.

Alors tu connais le principe : tu gardes par-devers toi tes aigres remarques, tu remises, temporairement du moins, ton tricorne et ton épée, tu chausses tes lunettes noires rock’n roll attitude (ou rouges façon amateur d’art contemporain[2], c’est selon), tu prends ton mal en patience et tu me suis, comme d’hab’.

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